dimanche 28 juin 2015

Lire un maximum en un minimum de temps

En ce moment, comme tous les ans à pareille époque, mon métier consiste à lire un maximum de pages en un minimum de temps. L'exigence est sans limite. Papiers de recherche, projet à lancer, compte-rendu de réunion, copies d'examens,  mémoires avant soutenance etc.
Lire, annoter, dévorer les pages en vitesse ; commenter, plus vite, toujours plus vite, tout en s'intéressant suffisamment pour ne pas avoir tout oublié au moment de discuter les contenus, dans quelques heures ou quelques jours. 
 
Voilà ma mission, voilà ce qui m'envahit, m'obsède, m'étourdit, m'empêche de dormir.
 
Lire malgré la chaleur étouffante à mon bureau, sous le toit, et le bruit des voisins qui se baignent dans leur piscine (bien fraîche). Lire malgré la tentation constante de faire un tour sur l'e-mail, le téléphone portable, un réseau social quelconque, ce blog aussi.  Lire en laissant de côté cette idée de téléphoner à une amie, à ma mère, à un ami, ce serait trop long et compliqué. Boire un verre d'eau avec des glaçons, un café sans sucre, soupirer, s'y remettre, allez courage.
 
C'est une mission pénible, éreintante.
 
En lisant je rêvasse, pensant que dans quelques heures, j'aurai avancé et cuisinerai un bon repas. Que dans une quinzaine, ça ira mieux, enfin je pourrai aller à la piscine, rester au lit ou flâner en ville  ou peut-être, me promener dans Paris. Que Machine m'a dit ceci l'autre jour, ça m'a fait sourire, et que Truc avait affirmé cela, autrefois, comme ça m'avait fait souffrir. Le petit monde lové au creux de mon cerveau se réveille, se déploie malgré moi. Je pense aux petits personnages de 1Q84, les Little People.  Je me dis que mes Little People reviennent me distraire, me hanter. Qu'il serait sûrement plus confortable d'oublier, que je ne peux pas, comme je ne peux jamais me concentrer complètement.
 
C'est ainsi, quand quelque chose devrait occuper l'esprit, l'inconscient fait en sorte d'y échapper.

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